Automatiser l’allumage d’une pompe à eau – Partie 01

Automatiser l’allumage d’une pompe à eau – Partie 01

Dans le cadre de l’automatisation de l’arrosage à la pépinière d’appoint, et ici plus particulièrement l’automatisation et/ou la programmation de l’activation de la pompe du puits dans le jardin pour une gestion très fine de l’arrosage, je me renseigne sur les différentes possibilités en matière de matériel et de logiciels.

Je tiens, en la matière, à utiliser autant de logiciel libre que possible, afin de pouvoir disposer d’un support étendu dans le temps dessus, exempt de logiciels espions que l’on peut retrouver un peu partout désormais, et surtout, ne pas dépendre du bon vouloir d’un fabricant pour la résolution d’éventuels problèmes, tout en étant sûr de la compatibilité des divers accessoires et logiciels entre eux.

Jusqu’à présent, mon système d’arrosage de type goutte à goutte était équipé d’une prise allumant une pompe fabriquée par TP-Link, de référence HS100.

Le problème, c’est que ce type de prise a un logiciel entièrement à la merci du fabricant. Si demain TP-Link ferme les serveurs permettant la gestion de la prise à distance, elle sera rendue inopérante.
Pire, sous des prétextes de sécurité, une mise à jour du logiciel de la prise empêche désormais tout configuration sans passer par leur application Android et leurs serveurs pour éteindre/allumer la prise, aucune possibilité n’est offerte pour permettre à l’utilisateur d’utiliser d’autres logiciels, ni même de revenir sur la précédente version du logiciel de la prise.
En outre, la prise commence après moins de deux ans d’utilisation, à accuser le coup, et fait sauter le différentiel de temps à autre lorsqu’elle s’active, qu’il y ait des appareils ou non derrière.
Ma décision fut donc prise de me rediriger vers autre chose, de plus “ouvert”, et intéropérable.

Il existe un logiciel libre nommé “Tasmota“, entièrement configurable pour certaines prises électriques sous circuit intégré ESP8266EX , mais les bidouilles sont parfois fastidieuses pour remplacer le logiciel d’origine de ces dernières par Tasmota.

Heureusement, un fabricant nommé “Nous” a eu la bonne idée de proposer une prise directement programmée avec Tasmota, de référence A1T, cette dernière s’avère être très compacte et supporter une puissance maximum de 3680W, de quoi avoir un peu de marge, d’autant qu’elle mesure aussi la consommation électrique !

Seul défaut, si le fabricant propose bien ses produits en France (uniquement sur Amazon), la version avec Tasmota n’est proposée que sur Amazon.de, accessible néanmoins en anglais, mais pour un tarif moins élevé qu’en France.

Côté premières étapes, c’est très simple, on branche la prise, puis on recherche le réseau wifi nommé Tasmota (suivi d’un identifiant unique pour chaque prise), on se connecte dessus, puis on lance le navigateur web.
Ensuite, il faut rejoindre l’adresse web locale http://192.168.4.1 , puis configurer la prise pour qu’elle se connecte à votre routeur (ou box, pour les néophytes) avec le mot de passe wifi.
Une fois connectée par wifi, la prise redémarrera et sera accessible via http, comme précédemment, mais avec une l’adresse IP indiquée par votre routeur/box, il faudra vérifier sa présence/IP une fois connectée (lorsque le voyant du bouton cesse de clignoter) dans la liste des équipements connectés.

Passé cette étape, il faudra aller dans la partie “Upgrade Firmware” et indiquer l’adresse web suivante pour forcer une mise à jour en Français : “http://ota.tasmota.com/tasmota/release/tasmota-FR.bin.gz”
Une fois le logiciel de la prise mis à jour et que cette dernière aura redémarré, une interface totalement francisée sera alors disponible.

À partir de là, il est possible de configurer un certain nombre de paramètres, exporter et importer la configuration, et même allouer la connexion à un routeur/box de secours si la première connexion ne fonctionne pas.

Le principal est désormais fait, à partir de là, il sera possible de configurer une authentification d’accès, les requêtes http (permettant d’activer une commande depuis une adresse web) étant activées par défaut, ça pourrait être plus judicieux.
L’on peut ensuite simplement utiliser ce genre de commandes (ici par exemple, dans le cas où l’on accède à la prise via http://192.168.1.20) pour allumer et éteindre la prise :

Allumer la prise : http://192.168.1.20/cm?cmnd=power%20on
Éteindre la prise : http://192.168.1.20/cm?cmnd=power%20off

Ça parait rien comme ça, mais cette simple possibilité qui n’était pas possible et totalement désactivée par le fabricant de la prise TP-Link et la grande majorité des autres fabricants, permet l’intégration à un système totalement automatisable de la gestion de l’arrosage avec OpenSprinkler.

OpenSprinkler est un logiciel libre pouvant être utilisé sous le système d’exploitation Raspberry Pi OS, sur ce qu’on appelle un raspberryPI, un nano ordinateur à très faible consommation énergétique et coût, qui selon ses versions, n’est pas adaptée à des tâches de bureau, mais très suffisant pour quelques services.
Pour ma part je me suis tournée vers une version très compacte et minimaliste, le Zero 2 w.

En clair, il s’agit de transformer ce dernier en un petit serveur autonome, accessible ou non depuis internet. C’est lui qui gérera l’envoi des commandes précédemment citées pour allumer et éteindre la prise selon des évènements programmés.

OpenSprinkler offre surtout la possibilité de programmer différentes actions sur du matériel assez simplement, en fonction des désirs de l’utilisateur et/ou des informations renvoyés par différents capteurs !
Qu’il s’agisse d’humidité, de pluie, de température mesurée, et même, de la météo annoncée, vous pouvez tout programmer, du moment que les différents éléments concernés y soient connectés !
En tant que pépiniériste ou maraîcher, et même simple jardinier amateur ou passionné, vous pouvez ainsi surveiller très finement les besoins en eau de vos cultures, l’ouverture/fermeture automatisée d’une serre si une option motorisée est installée, l’ouverture de certaines électrovannes ou non, la gestion de votre irrigation et pompage selon la production de votre parc solaire, l’activation de nappes chauffantes, etc… Les possibilités d’automatisation ne dépendent que de votre imagination !
En outre, le fait qu’un système Linux soit totalement accessible, permet d’installer une foultitude d’autres services, comme par exemple, la surveillance en direct des lieux par une caméra IP… Ou même, diffuser de la musique.

En outre, avec certains accessoires nécessaires, OpenSprinkler + le Raspberry Pi supplantent complètement les fonctionnalités des programmateurs d’arrosage classiques de chez Rainbird & cie qui sont de vraies boites noires, et limitées à un panel de fonctionnalités très spécifiques, programmables et pouvant être observés à condition uniquement d’être à côté, avec un smartphone.

Voici un panel d’accessoires disponibles pour ce programmateur Open-Source fait maison sous OpenSprinkler : https://opensprinklershop.de/fr/shop/

Dans un prochain article, je parlerais plus précisément des possibilités offertes par cet outil, et surtout, de la possibilité d’accéder depuis n’importe où du moment que l’on dispose d’une connexion à internet, à la gestion de ce programmateur “maison”.